Notre premier projet : Pomme d’Api de Jacques Offenbach

Ancien fabricant de machines à coudre, Rabastens est rentier. Célibataire, il est très attiré par le beau sexe. Il a forcé son neveu Gustave à renoncer à sa petite amie Catherine, dite Pomme d’Api, car, dans son esprit une liaison ne doit pas s’éterniser. Pour l’heure, il attend sa nouvelle servante. Avant elle, Gustave arrive, inconsolable d’avoir dû se séparer de la gentille Pomme d’Api. Mais que voulez-vous, quand votre oncle à héritage vous coupe les vivres !
La nouvelle bonne se présente. Rabastens la trouve fort à son goût tandis que le neveu reconnaît en elle « sa » Pomme d’Api. Il tente de la reconquérir, mais elle reste inflexible. Ne sachant rien et conquis, Rabastens ne la traite pas comme une domestique, l’invite à se mettre à table avec eux et bientôt lui propose une liaison sérieuse. Elle déclare vouloir prendre l’avis de Gustave, qui lui conseille de consulter son cœur. Elle tombe dans les bras de son amoureux. L’oncle, d’abord furieux, mais vite attendri, augmente la rente de Gustave et l’autorise à épouser sa belle.
La ravissante Pomme d’Api date de 1873, donc d’après la chute de Second Empire et est, plus que d’autres, imprégnée de cette ambiguïté qui reste la marque de fabrique de ce musicien. Ses auditeurs passent sans transition d’une situation hilarante à une
atmosphère pleine d’une déchirante mélancolie et de nostalgie romantique devant un bonheur perdu. Le théâtre lyrique léger de l’époque ne cherche plus à se moquer des institutions et de la classe dirigeante en de corrosives satires. Il veut des intrigues
sentimentales et aimables, traversées de gros chagrins, mais poivrées désormais de quelques situations risquées.

Jacques Offenbach © DR / www.forumopera.com